en équilibre

nous sommes là en équilibre
cherchant à faire rêver
à effrayer
à rendre envieux de notre jeunesse
de notre beauté
notre monde est là entre ciel et terre
bien au-delà de toutes frontières

23/01/2011

10 - Naissances revisitées


Ils sont tous nés…
dit la poète Maïa Brami.
Je les regarde comme elle.
Je les vois, je nous vois.
Je me trouve.


*

J’étais dans un monde-étoile.
De cette étoile qui est tombée du ciel.
Tombée dans un nouveau monde.
Dès les yeux ouverts, ils se transforment en bleu.
Bleu comme le ciel dans lequel je rêvais.
Je suis là et c’est que tout commence.
Je suis là, je grandis.
Ma mère m’a aimé, m’a éduqué.
Je grandirai toujours.
Sami

*

Né dans les choux.
Rose bonbon.
Né dans un roman de science-fiction.
Monde vide.
Né d’un ordinateur de l’Antiquité.
Rose bonbon et monde vide.
Omaid

*

La vie est une lumière au fond d’un couloir.
Un couloir sombre.
Plusieurs années passent, le couloir s’illumine.
(Parfois, il ne s’illumine qu’à moitié et
viennent des gens mal orientés, mal ...)
Le couloir s’illumine, c’est un bébé mal né.
Un souffre-douleur dans le cœur.
Ayoub

*

Le premier mois insupportable.
(Vomissements, maux de tête…)
Le deuxième encore plus douloureux.
Les mois passent.
Les mois passent, nous voilà au 9ème.
Le jour de la naissance.
Elle souffre beaucoup en accouchant.
L’enfant est mis au monde.
Les parents lui donnent un prénom.
Axelle

*

A l’origine, une nature poilue.
En feu.
A l’origine.
Elle rit, elle est joyeuse.
Mais personne ne le sait.
Elle ne veut pas savoir.
Si ce sera un homme.
Si ce sera une femme.
Son bonheur est arrivé.
Son bonheur est malade.
Elle souffre, elle est triste.
Mais après…
Souheila

*

Une nouvelle vie, une renaissance.
Un nouveau chapitre.
Tout commence par un battement de cœur.
Un mouvement de bouche.
(chocolat, caramel ou vanille)
Un goût que l’on goûte de plus en plus.
On y prend goût.
Des relations douces. Le plaisir.
(que la douleur soit douce ou non)
Et puis un jour.
(attendu/inattendu)
La joie de vivre que l’on aimera.
Laetitia

*

Bouche à bouche.
Bouche de feu et bouche de glace.
Enchaînées par un déshabillement de douceur.
Pénétration douloureuse.
Bouche à bouche.
Bouche de feu et bouche de glace.
Sous la douche, des bruits, des cris.
Cris qui déchirent la nuit.
Dounia

*

Nouveau monde.
L’adolescent prend la place des parents.
L’évolution. Les relations sexuelles.
Nouveau chapitre – chapitre de la vie.
Nouveau monde.
Le vagin s’écarte.
Laisse la place à l’enfant né du ciel.
Un ciel joyeux et accueillant.
Kéren

*

La vie est venue au plus loin.
Elle est venue des étoiles émerveillées.
On me donne la vie.
Je donne la vie.
Mes enfants donneront la vie.
Et si l’amour donne du courage, alors
J’en aurai du courage
Pour celle qui m’a donné la vie.
Abdoul

*

Je suis né dans le ciel.
Ce jour-là, il y avait des Anges.
J’ai pris un nuage.
Ils m’ont accompagné.
Je suis parti à l’armée.
Je suis parti à la guerre.
Et j’ai tué.
Et j’ai sauvé.
Des hommes par milliers.
Yahya

*

Je suis quelqu’un d’ordinaire.
Un petit bout de cette grande humanité.
Je suis sortie du premier trou que j’ai trouvé.
Tombée d’une verge de nulle part.
Avec des ailes.
J’ai dû me balader du cœur aux intestins.
Des poumons à l’estomac.
En espérant toujours trouver une sortie.
J’ai rencontré un sperm’ qui m’a dit : c’est par là !
Des globules qui m’ont fait un dessin.
Je suis sortie par le vagin du sexe opposé.
...
Puis.
Je suis tombée et j’ai dû filer droit.
Stella

*

Ça commence par un petit grain de sable.
Il grossit au fur et à mesure.
Il grossit.
Elle.
Là, ne sachant que faire, ne comprenant pas ce qui se passe.
Elle.
L’a vu naître. L’a vu grandir…
Le grain de sable est devenu trop gros.
Elle.
Qui a toujours été là pour…
Pour.
Lui.
Lui.
N’a plus prêté attention à.
A Elle.
Lui. Trop gros pour l’apercevoir.
Lui. Devenu l’Univers.
Et Elle.
Est devenue ce grain de sable qu’Il était auparavant.
Elle.
Ce grain de sable dans cette plage que…
Lui a créé.
Amel

*

Naissance.
Là ou tout commence.
Dans une communauté extraordinaire.
Mehdi

*

Je pénètre dans une nouvelle vie.
Je ne sais point d’où.
Je viens peut-être du trou du monde.
J’emporte l’humanité avec moi.
Naissance / Adolescence.
Je rêve d’une renaissance.
Je fais ma révérence.
Applaudissements.
Fabrice

*
Le jour où.
Le jour où tout a commencé.
Lorsqu’on est sorti du trou.
Le jour où on a ouvert les yeux
Et vu ce monde inconnu.
Le jour où on a appris les mots :
Sperme, ovaire, vagin verge, sexe…
Depuis ce jour, on sait.
On s’est senti plus grand.
Merci maman.
Lynda

*

Je suis une étoile filante.
C’était tout noir et je marchais.
Je cherchais la sortie.
Je marchais.
Je pensais ne jamais arriver.
Puis il y eut des portes, beaucoup de portes.
Une personne me parla.
Je l’entendais, je ne la voyais pas.
Elle me dit :
Prends la porte, là, à droite.
J’ai fait ce qu’elle a dit.
Et il y eut la lumière du jour qui se levait.
Merlie

*

Nous sortons tous d’un horrible trou noir.
Un trou profond et terrifiant.
Si terrible qu’en renaissant, on ne se souvient de rien.
On a oublié.
On n’a pas voulu s’en souvenir.
Oublier / Recommencer tout à zéro.
Effacer les méchancetés.
Oublier le trou noir, toucher la lumière du jour.
Cette lumière si amicale, si chaleureuse.
Nouvelle vie.
Nous ne connaissons plus la violence.
La haine est un sentiment inconnu.
Le bien règne sur le mal et tout cela est normal.
Nouvelle vie. Nous sommes tous innocents.
Nous sommes tous des nouveau-nés.
Nous pouvons tous renaître.
Ensemble, nous pouvons être l’armée de la vie.
Kama

*
Dans le passé, tout se voit avec la vérité.
A l’origine, je vois.
J’écoute, je mange, je grossis.
Je grandis.
Je vieillis.
Je vois des collégiens.
J’entends des écoliers.
Avant, je suis adolescent.
Avant, je suis bébé.
En vieillissant, je deviens aveugle.
Rides et cheveux blancs.
Je meurs.
Tout recommence.
Dans le présent, tout se voit sans vérité.
Reda

*

A l’origine, il n’y a rien.
Ça commence dans un ventre.
Un ventre orange et souriant.
Il y a un trou.
Je rentre, je passe, je suis né.
Je suis tout fripé. Tout enflé.
Autour de moi, il y en a pleins comme moi.
Lorenzo

*

Vie blanche.
Elle m’a mise au monde.
Petit être qui réclamait la vie.
Petit être qui a grandi.
Adolescente qui réclame son amitié, son amour.
Adolescente qui grandit
Et qui comprend, peu à peu, les choses de la vie.
Vie bleue.
Vie curieuse.
Une vie qui donne envie.
Fatima

*

La vie est une étoile qui se forme
Et va vers le monde.
Etoiles adultes faisant des petits.
Des milliards de petits.
Petites étoiles de la vie.
Cynthia

*

Ils sont tous nés…
dit la poète Maïa Brami.
Je les ai regardés
Et je me suis trouvé.















12/01/2011

en attendant...


"La violence sucrée de l'imaginaire 
console tant bien que mal
de la violence amère du réel."

Roland Topor
(pour Fatima & toute la classe des funambules)

05/01/2011

9 - Quelqu’un



Dans mes poches, je cache un cadeau qui m’est cher.
(Un cœur qui pleure d’amour.)

Dans mes oreilles, je dissimule des habitants hors du commun.

Dans mes mains, il y a une usine à sourires.

Dans mon dos, il y a mon passé.

Dans mes jambes, les nuages flottent.
Les moutons sautent ; des fois s’endorment.

Dans mes pieds coule l’eau de la rivière.
(Celle qui traverse mon esprit.)

Dans mes os, je sens toute la fragilité du monde.

Dans ma moelle, il y a des rêves bleus.

Dans mon nez, il y avait des arbres et des fleurs.
(Il y a maintenant la guerre. Des gens qui meurent.)

Dans mes dents, la vie que je mâche.
(De façon brute, parfois de façon douce.)

Dans mon cœur, me toucher est plus que me tirer dessus.

Dans mon ventre, il y a des enfants qui se cachent derrière les buissons.

Dans mes reins, la vie et les heures pesantes.

Dans mes poumons, mon souffle de vie.
(Et je le veux toujours content.)

Dans mon sang coule le fléau de ma race.
(Là où surgissent mes origines.)

Dans ma chair, il y a des éclats de rire.

Dans mes tiroirs de peau, je cache la haine noire et la colère grise.

Dans ma cervelle…
Se passe-t-il des choses ?
Oui.
Non.
Je ne sais pas.

Dans mes cheveux, s’entremêlent les voix de tous les adolescents
croisés sur mon chemin.

Dans mes racines, je vois mes cheveux roses.
(En forme de nuages.)

Dans mes rires, je cache ma tristesse.

Dans mes cris, j’entends ma voix.
Grave.

Dans mes larmes circule le sel.
(Riant et scintillant.)

Dans mes nuits, le champ du repos absolu.

Dans mes jours, seuls les moments présents comptent.

Dans mes songes éveillés, la paix.

Dans mes rêves assoupis, j’exprime des faits quelconques.

Nul besoin d’inventer car :
Dans tout ce qui me compose, je cache l’éternité.


Ce corps fantastique a pour membres : Sami, Réda, Laetitia, Fatima, Omaïd, Abdoul, Michel, Mehdi, Yahya, Fabrice, Axelle, Cynthia, Lynda, Souheila, Dounia & Kama
Et puis aussi Mathilde Legrand, Jean-Claude Copole,
Et nos deux invitées du jour : Virginie Frenay et Yasmine Di Noia

Un petit cadeau...

...
Hier,
J'ai fréquenté mes livres, 
ils m'ont parlé d'un homme ivre
qui aimait se balader 
toujours près de la chaussée.

Aujourd'hui,
J'ai rencontré cette créature humaine,
ivre, il n'était pas.
Il venait d'une Terre lointaine, 
qu'ici on ne connaît pas.
En fait ;
incompris il était, 
par les habitants du quartier.

Demain n'est pas encore mort.
On héritera tous du trésor ...
...

Jean Claude Copole
 
 

8- Hier / Aujourd'hui



Toi, moi et tous les autres.
Un mot, une phrase.
Le temps commun conjugué sur l’instant.
Celui du souvenir, celui qui passe et qu’on ressent.

Hier,
Ça ne fait que commencer.
Avec tout son poids de grains et de foin.
Hier, ne trouve plus ses petits.
Le rire de mon enfant.
Hier, Hier.
Des moments difficiles, mais aussi la joie, le soleil, sa lumière. ET… des enfants !
Hier je te dis moche.
Mon passé simple, parfois compliqué, si souvent imparfait.
Repos et discussion. Hier pourtant fut proche et amical.
Je sens encore la chaleur de ton amitié.
Je peux écrire le dynamisme, la jeunesse, l’enfance sans contrainte. La belle vie.
Le Sénégal. L’Europe au loin semblant être idéale.
Hier.
Oui, hier, je ne te connaissais pas.
Hier en pluie.
Derrière moi.
Hier le soleil qui s’est levé trop tard.
La liberté qui me hante.
Blogueurs, blogueuses sur le fil. Je suis la mort de J.F.K.
La mort de tant d’autres que l’on ne connaît pas.
Hier, le passé, c’est du passé.
La colère m’a emporté.
Hier, hier, tu dois te taire. Tu bois la haine.
Impuissant, ne pouvant rien changé à ce qui a été fait.
La naissance d’un petit garçon.
9 mois au chaud dans le ventre de maman.
T’es là et c’est comme ça.
Hier et toi et moi.
Moi qui me sentais si seul.
Hier, petit poisson partant à la piscine pour apprendre à nager.


Aujourd’hui,
Préparant pas à pas le train du départ.
Aujourd’hui.
N’a rien à dire. (mais)
Le froid.
Tristesse, grisaille, solitude… MAIS des enfants ! Saudade…
Aujourd’hui - je t’écris tout fleuri.
En devenir, J’inspire !
Tandis que la ligne 13 galère. J’écris le chemin quotidien et ses soucis.
Et ton souffle glacé, si éloigné.
Ras le bol & catastrophes.
Aujourd’hui marque le besoin du retour au sol natal. L’Afrique.
            Quel lieu, pays ou continent colore la vie en rose ?
            Hommes/pays complémentaires je t’écris aujourd’hui
au temps du vivre ensemble.
Aujourd’hui dit je t’aime.
Aujourd’hui neige.
Une éternité.
Et le bruit m’assourdit.
La glue me suit ; je piétine dans l’instant.
L’éclair masque et
j’erre comme si j’étais là pour faire beau.
Aujourd’hui, c’est le grand jour.
Inoubliable. Formidable.
Le jour, grand et beau, qui sait, qui peut tout faire.
Je poursuis mes études, espère un métier.
La mer s’offre à moi. Je sais nager.
Le bonheur m’envahit.
T’es cuit. Y a beaucoup de bruit. C’est vrai.
(mais) J’ai plein d’amis.
Ça se passe.
Et tu sais quoi ?
Demain n’est pas encore mort.

Avec la participation de Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs : Viralde, Dijoux, L.M. Cardoso, Darde, Boucherit, Aït Rachid, Senaud, Christophe, Mbaye, Serane, Bui Quang Da, Boloko & Maufroy

Et de Mesdemoiselles et Messieurs : Fatima, Michel, Fabrice, Laetitia, Réda, Yahya, Keren, Omaïd, Abdoul & Sami,

7- Equilibre / Déséquilibre


Equilibre/déséquilibre…
Entre les deux, les jours se marrent.
Je courbe les yeux, suis le fil du temps et me voilà.
Pantin qui réapprend à faire vivre son corps
Et l’armure portée au-dedans.

Mille voix pour un corps, il faudra vous y faire.

Mes orteils embrassent la toile et font danser la peinture sur les pas de Pollock.
Mes talons fuient / ma tête résonne comme un besoin urgent de soleil.
Mon tibia se souvient de ton nasal éclaté.
Les rotules goûtent mes genoux qui bouillent.
Mes cuisses attendent ma tête.
Ma hanche appelle ta main.
/ quand mon bassin, lui, désire, mon poussin, lui, soupire./
Equilibre/Déséquilibre.
Mon ventre entend des ronflements de ministre.
Il fut un temps où mon nombril était relié à quelqu’un.
Aujourd’hui le voilà qui navigue seul.
Et mes seins cherchent le souffle affamé du petit.
(que je fus, que je suis)
(encore)
Et là, à cet instant où je m’écris, mes épaules se crispent d’un coup.
Mes bras tissent l’absence inavouée.
Mes mains s’éloignent et vont vers ces corps désarmés flottant à l’horizon.
Equilibre/Déséquilibre
J’ai l’œil qui s’enfonce dans la grotte obscure du Cyclope.
mais le sourire est là.
Entre les murs de la raison des sourds,
le murmure de la maison rend fou.
Alors./
Ma rétine attend de voir ce qui n’a jamais été.



Avec la participation de Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs : Boucherit, Franclet, Bodilis, Denat, Masnada, Pidoux, Rocheman, Hodak, Matvienko, Baules & Drarédja


02/01/2011