en équilibre

nous sommes là en équilibre
cherchant à faire rêver
à effrayer
à rendre envieux de notre jeunesse
de notre beauté
notre monde est là entre ciel et terre
bien au-delà de toutes frontières

06/12/2010

6 - Don't disturb


Ne dérangez pas le poète.
Dont’ disturb le poète.
Because je suis dans mon lit.
Je suis avec mes mots.

Des mots de Brooklyn.
Des mots de jeune de cité.
Des mots de peur.
D’incendie.
De trafic.
Des mots de grands qui se battent.
Des mots qui me touchent au plus profond de  l’âme.
Des mots tellement, tellement  Abdoul.

Ne dérangez pas le poète.
Because je suis alone dans ma chambre.
Défense d’entrer : «  I’m happy ! ».
Seule avec mes mots.
Des mots joyeux, contents.
I am contente d’être seule.
Seule dans ma chambre.
Ni bruit, ni cri.
J’écris des mots.
Ici, s écrit : Fatima’s words.
Alors don’t disturb me !

Hé oui !
Don’t disturb le poète.
Je suis dans mes mots sales.
Mes mots qui pleurent.
Larmes qui tombent.
Tears qui forment des flaques d’eau.
La tristesse est profonde sur le sol de ma chambre.
Les mots se noient parfois dans le regard d’Axelle.

Ne me dérangez pas j’ai dit.
J’ai des mots fatigués.
Des mots collégiens qui étudient.
Des mots doux malgré tout.
So, ne me dérangez pas.
I’m tired…………
It is forbidden de  rester collégien
Jusqu’à la fin de l’année.
Because c’est too much tiring.
Ne me dérangez pas.
J’ai les mots du Fabrice travailleur.
Avant l’heure, c’est pas l’heure.


Ne dérangez pas le poète.
Je suis avec des mots.
De mots de terreur qui font peur aux enfants.
Des mots de colère que les adultes regrettent d’avoir prononcés.
Des gestes qu’on regrette tous de faire.
Je suis avec des mots.
Des mots qui nous feraient revenir au passé.
(mais nous savons tous que c’est un rêve…)
Je suis avec le mot rêve.
Le mot qui nous fait croire que la vie est belle.
La vie est merveilleuse.
Ne me dérangez pas.
Je suis avec des mots de folie qu’on prononce dans un instant de folie.
Des mots follement Keren pour les mots de the end.

Il fait un temps de poème.
Ne me dérangez pas.
J’ai des mots qui regardent Paris.
Des mots à l’œil rassurant.
(la vie belle ou poubelle)
Des mots qui changent au fil du temps.
Des mots objets.
Des mots chefs-d’œuvre.
Des mots Joconde ou
Liberté guidant le peuple (dans la vie).
Des mots to find the future.
Il fait un temps d’Ayoub poétique.
Ne me dérangez pas.

Yes.
Ne me dérangez pas.
Je suis full.
De mots écolos. Naturels.
Forts comme Hercule.
De mots qui courent, sprintent vers la liberté.
Des mots déçus de ce monde de misère.
Des mots effrayés par la mort et pourtant immortels.
Des mots qui se tapent entre eux (parfois).
Aussi intelligents que bêtes, je sais.
Des mots, j’en ai.
Qui pleurent en observant les hommes.
Qui ont pitié des hommes.
Des mots, j‘en ai.
Qui cherchent la vérité sur ce monde.
Qui veulent en percer les mystères
Ne me dérangez pas.
J’ai le mot qui combat.
Le mot qui fait froid comme l’hiver.
Chaud comme l’été.
Taureau enragé / chantant comme une diva.
Yes. J’ai des mots. J‘en ai.
Des mots qui Omaïd  les pages.

 Uch !
Don’t disturb le poète.
Mes mots sont fatigués.
Ils sont mous et lents, très lents.
Ils glissent, lisses comme des cheveux d’ange.
La fatigue m’emporte in my bed.
My blanket m’engouffre tout au fond.
Alors.
Mes mots vont to the beach.
Je retrouve l’empreinte de mon corps.
Traces du rêve au matin de Stella.

Stop ! Stop ! Stop !
Moi, je suis là. Et j’ai des mots de vie.
Des mots de cour et de collège.
Des mots qui atomisent l’autorité.
Des mots qui fuck tout, tout, tout.
Des mots Dounia pour faire trembler la vie.

So.
Don’t disturb mes mots.
Mes mots sont sad.
Vides de l’intérieur.
Et moi, Lynda, je suis sick of heart.


C’est pas fini !

Don’t disturb. Don’t disturb le poète.
Sous peine de mots qui transpercent le cœur.
Ou.
De mots flèches de Cupidon.
De mots pharaons.
De mots qui travaillent la pensée
Jusqu’à ce qu’elle meurt.
(Et renaisse en Michel une autre fois…)

Take care !
Il fait un temps de poème.
Et mes mots font du mal.
Ils éclatent les fenêtres.
Ils n’ont pas peur des conséquences.
Mes mots sont forts.
Ce sont des guerriers sans pitié.
Des mots d’Amel sans négocier.

Il fait un temps de poème.
Un temps pour dire qu’I am rempli de haine.
Mots monstres.
Assassins.
Mots de vengeance.
Je retiens les mots rouges dans mon corps.
Mots diable. Je me retiens.
C’est my life.
Colère et rage.
Ne me dérangez pas, je suis triste.
Mots cœur brisé par les évènements.
Seul dans mon coin avec des mots clochards.
Tristes et froids.
Je me laisse insulter pour éviter de faire…
Une grosse bêtise.
Seul, toujours seul.
Mes mots se cachent de la vie diable et son enfer.
Ne me dérangez pas. Don’t disturb Sami.
Il est en famille.
Famille qui veille sur lui comme un ange gardien.

It’s true tout ça. Si, si !
Un instant avec des mots qui bercent les rêves.
Des mots qui se sont permis de croire
Que le temps s’arrête.
Oui, le temps s’arrête au pays de Mehdi.

Il fait un temps à dire :
Des mots exotiques, d’aboiement de chaleur.
Des mots de rayon de soleil.
(Ça m’éblouit de plus en plus.)
Des mots de plage, souvenirs inoubliables.
Des mots de musique, dansant de joie.
Des mots, des mots qui ne s’expliquent pas.
Ils sont juste l’empreinte de Laetitia.

Ne me dérangez pas because :
J’ai des mots d’homme.
Fort, grand, musclé.
Because I’m fighting et c’est pas n’importe quoi.
J’ai des mots combat pour les pauvres.
Des mots pour défendre ma famille.
Mon pays.
Des mots qui font la poésie de Yahya.

 Words, words, words disait l’autre.

Ne me dérangez pas, je le dis, le redis.
Mes mots sont endormis sur ma table d’écolier.
Mes mots sont migraineux, fiévreux.
Ils stagnent dans mon cerveau.
Une épée à la main, ils dansent leur combat.
Ils dansent, je vous le dis, en dormant.
Et puis quand c’est fini, ils se réveillent
Et s’éparpillent dans mon cerveau.
C’est du boulot, tous ces mots, dans le crâne de  Réda.

Voilà.
Des mots mais in color : rose, blue, vert and violet.
Des mots en sable, jetés in the sea.
Sable qui part vers le sud.
Des mots en maillot de bain.
Des mots Cynthia pour sourire à la fin.

Because, oui, c’est la fin.


(d'après Il fait un temps de poème de Michèle Voltaire Marcelin, in Terre de Femmes, 150 ans de poésie féminine en Haïti, ed. Bruno Doucey, 2010)





30/11/2010

en attendant...

calendrier bousculé
...
une petite image douce et décalée
prise sur le chemin qui me menait vers vous
...


28/11/2010

5 - L'oeil (petites images de)







L’œil de Magritte.
Un ciel à p(r)endre.




Je n’ai pas dans l’œil de moments de bonheur.
Pourtant, là où je suis, la vie m’apporte l’honneur.
J’ai dans la vue, un sixième sens – sensible.
Celui que m’apporte le fil de la vie.

Michel

 *

De mon œil, je vois le dégoût, la rancœur.
Je ne vois rien de rose, comme vous le dites.
Cet œil marron noisette à l’air inoffensif se cache.
Cache quelque chose.
Il souffre peut-être.
Personne ne sait ce qu’il dégage.
Le paysage que je voyais, ce beau paysage plein de verdure,
De champs magnifiques – Vert et ciel bleu.
Et bien, l’herbe est devenue noire.
Le ciel est devenu gris.
Il n’y a plus de soleil.
Comment faire renaître une flamme éteinte ?

Amel

*

Je vois des enfants, des orphelins obligés de combattre pour manger,
pour survivre.
Gamins traités comme des monstres.
Formés pour être des machines… Machines à tuer.
Monde en sang.
Enfances volées pour quelques petits diamants.
On les appelle des soldats… Non, non !
Pas des soldats, mais des enfants soldats.
Des enfants.
Mon œil souffre.

Kama

 *

Je vois.
De la tristesse.
De la peur.

Soundouss

*

Avec mon œil, je vois une gare déserte.
Personne à l’horizon.
Une liberté.
La belle vie.

Keren

 *

Lumière blanche.
Je vois un petit garçon
Qui s’amuse avec sa sœur.
Jeux très dangereux.
Ils semblent joyeux.

Lynda

 *

Je vois le bleu comme le ciel.
Je vois l’enfance.
Ma chambre calme.
Je vois mon père
            Et son grand sourire.
L’enfance est loin.
Mon œil se promène vers la terre.

Cynthia

 *

Dans mon œil, le début d’une nouvelle vie.
Un monde meilleur.
La paix règne.
Les gens sont aimables.
La drogue, les délinquants n’existent plus.

Lorenzo

 *

J’ai dans l’œil, le feu d’une météorite.
Mon regard fonce vers le sol et explose.
Ses petites roches s’éparpillent dans les villes.
Dans les vies.
Les larmes tombent.
Larmes-tombes.
Les nuages protègent ma pupille.
Dans mon univers, il y a un maître.
Son départ et son arrivée.

Reda

*

Je vois la plage.
Le soleil qui brille.
Les vagues idéales.
Le sable jaune et le ciel bleu.
Seule au monde. Seule sur cette plage.

Fatima

 *

Je retiens l’image.
Dans l’œil, ma pupille sourit.
Monde enrichi par la nature sauvage.
Monde peuplé d’êtres qui vivent leur vie  plein de sourires.
Monde qui pleure à cause des agressions de l’homme.
Et cet homme qui danse sur cette terre qui pleure.

OmaÏd

 *

Dans mon œil, ma famille.
Le départ, le voyage.
Le cœur coupé en deux.
Dans mon œil, un noyau qui me gêne.

Yahya

 *

Mes yeux me mènent à la plage.
Au sable. A l’eau.
Au soleil.
Parfois, je vois une grande salle vide, noire et blanche.
C’est la salle de mes souvenirs.
Le bonheur, parfois la tristesse.
Mes pupilles ne sont faites que pour ouvrir la porte du souvenir.

Sami

*

Mon œil fixe la ville,
Cherche la joie.
Se perd dans la foule.
Je me sens seule.

Dounia

 *

Je vois l’avenir de la terre et du ciel.
Des terres lointaines.
Je vois aussi le passé.
Créatures antédiluviennes.
Je pars.

Mehdi

 *

Je suis en altitude.
Je vois le bonheur des grandes familles.
Je descends en direction d’une rue de Paris.
La richesse du monde est là.
Je voyage.

Fabrice

 *

Je regarde la vie des pauvres qui s’enfuit.
Petit à petit.
Les enfants appellent au secours leur maman.
Le ciel s’énerve contre la terre.
Je m’enfuis vers le passé pour travailler.

Ayoub

*

Je vois une plage peuplé de rires.
Mon oeil va se perdre dans la mer.
J'ai peur d'être seule dans ces rires.
Réel. Rêve.
Mon regard s'enfuit.


Laetitia

*
*
*









23/11/2010

4 - Divague ma folie...

Une voix pour nous tous.
Soldats d'une armée nouvelle.

Je marche tranquille dans le ciel.
Je survis à la vie.
Soldat d'une armée folle et belle.
Je suis un soleil. Un soleil qui poursuit le ciel.
Mon coeur est entouré de nuages.
Je marche la tête haute. Fier d'être soldat.

Divague.
Divague encore.

J'essaie d'oublier qui je suis.
D'oublier celui que j'ai aimé.
En d'autres temps, soldat d'amour.
Désir argent dans la nuit pâle.
Force de la beauté...

Divague, guerrier. 
Pour conquérir, il le faut.
Je poursuis le temps. Le démon est une horloge.

Divague toujours.

Guetteur, je me confonds à la terre.
J'observe la vie des autres pour garder la mienne.
Je tue la peur et cours vers la mort.
Celle du soldat inconnu sous la terre.
Je dois sauver mon honneur.
Courageux et vaillant, aimant les gens.
Je me bats pour la vie comme une mère.
Une autre vie, j'espère.

Divague, oui et alors ?

Je protège les plus pauvres - avec humour.
Soldat, je combats l'injustice.
Veux accomplir ma mission avec succès.
Le mal doit régner en paix.
Bleu des ténèbres.
Rose monde gueueueulant !

Je tuerai les fantômes de la solitude.
Je veux anéantir l'esprit moqueur qui me hante.
La honte ira au diable !



Lynda, Souheila, Lorenzo, Merlie, Yahya, Medhi, Fabrice, Keren, Dounia, Laetitia, 
Cynthia, Abdoul, Michel, Ayoub, Omaid, Sami, Soundouss, Kama, Fatima, Stella, 
Amel, Réda

















19/11/2010

en attendant...


Divague ma Folie, enfante pour ma joie
Un consolant enfer peuplé de beaux soldats,
Jean Genet
nous divaguerons mardi prochain..

17/11/2010

3 - Corps aérien / Nuit solide

Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui a commencé avec des cordes à sauter.
Qui finira avec les cordes de sa guitare.
Je suis le Funambule.
J’ai commencé avec les fantasmes.
Je finirai bientôt avec les rêves.
J’irai jusqu’au ciel depuis la corde qui pend
A la lumière solaire.
J’ai commencé dans le noir.
Je finirai dans le halo des projecteurs.

Sami


Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui regarde le sol et pense.
Mon cerveau rêve.
De choses simples.
Lointaines, profondes comme l’univers.
Entre la terre et le ciel, mon fil s’étend.
Dessine un lointain souvenir.

Mehdi


Je suis le Funambule.
Celui qui avance le cœur lourd.
Qui a peur.
Peur de tomber, peur de ne jamais revoir ses proches.
Celui qui veut voler, voler pour voir l’Homme.
(L’homme de sa vie)
Celui qui ne veut pas mourir.
Celui qui veut mourir parfois pour oublier.
Celui qui voudrait accomplir des choses extraordinaires.
Celui qui voudrait mourir pour oublier les choses affreuses vécues
En si peu de temps.
Si peu de temps…
Vivre ou mourir ?
Equilibre, hésitation.
Au bout du fil : tonnerre d’applaudissements.
Je suis celui qui a enfin traversé le fil si fin.
Celui qui vit et profite désormais de ce qu’il aime.
Je suis celui qui veut vivre.
Oui, mais.
Vivre pour quoi ?

Kama


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui tient le coup.
Qui avance sans regarder derrière lui.
Celui qui, malgré lui, n’a pas peur d’avancer vers.
Vers l’obscurité.
Vers la mal incarné.
Je suis celui qui décide de sa destinée.
Je suis destiné à mourir dans un noir total.
Ne pas sentir la douleur,
Car tel n’est pas mon genre.
Je suis le funambule.
Je vais de l’avant.
Ne fais plus attention au passé.
Le passé fait reculer.
Je veux faire attention au présent.
J’ai le temps d’observer.
Je ne dis rien mais je retiens.
Me retiens sur ce fil en hauteur.
Je ne suis au-dessus de personne.
Je ne laisse pas l’orgueil dicter mes pulsions.
Je suis le Funambule et je vais de l’avant.

Amel


Je suis le Funambule.
Celui qui a peur du vide.
Peur de tomber mais.
Malgré la peur, je suis prêt à décrocher la lune.
Puis les étoiles.
Pour les offrir à la femme qui m’a mis au monde.
Je garde les yeux rivés sur mon souhait.
J’irai jusqu’au bout de mes rêves.
J’avancerai de la nuit jusqu’au lever du soleil.
La lune entre les bras, les étoiles dans les yeux.
J’arriverai chez moi.
Je donnerai à ma mère ce que je lui ai promis.

Fabrice

Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui rêve de l’Eden.
Eden joli.
Merveilleux.
Le Paradis.
Lieu idéal.
Je suis le Funambule.
Partageant, sur le fil de la vie,
Toutes ses ondulations.

Souheila

Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui n’a peur de rien.
Qui veut avancer sans baisser les yeux.
Celui qui veut tout oublier de son passé.
Celui qui veut recommencer.
Mémoire neuve, nouveau départ.
La tête haute, toujours.
Je marche sur la pointe des pieds.

Fatima


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui pleure.
Celui qui s’amuse.
Celui qui partage.
Qui partage la lune.
Lune bleue.
Je suis le funambule.
Celui qui regarde le ciel.
Qui rit et à qui tu te confies.

Cynthia

 
Je suis celui qui partage ta vie.
Celui à qui tu te confies.
(Nul ne saura te comprendre mieux que moi.
Laisse-moi ma chance et tu verras.)
Je suis le Funambule.
Celui qui partage tes rêves.
Passe quelques heures avec moi.
Là.
Là-haut.
Dans ma galaxie.
Car je suis celui qui…

Laetitia

 
Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui marche sur la nuit.
N’étant conscient de rien.
Juste de son esprit,
Vide comme une feuille blanche,
Feuille vierge.
N’ayant jamais été utilisée.

Keren

 
Là.
Là-haut.
Je suis le Funambule.
Celui qui pense.
Je suis les cieux.
Les vents qui te poussent.
Paradis ou enfer.
Ciel ou terre.
Lumière ou obscurité.
Flamme ou nuage.
De toute façon qu’importe !
C’est que le fruit de mes actions.
Je sors les gens de leur maladresse en un clin d’œil !!

1996
2010 - ???
Michel


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis celui qui marche sur un fil.
Je tiens en équilibre.
Je marche droit devant moi.
Rien ne peut m’arrêter.
En dessous de moi,
Les tigres rugissent, les enfants vagissent.
Les clowns font les pitres.
Et moi,
Moi je suis seul sur mon fil.
Tout à coup, je vais vers eux.
Je chute.

Dounia


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui gagne tous les records du monde.
Celui qui aimerait rencontrer des anges.
Des anges qui sortent des nuages.
Des anges qui me disent :
« Ayoub, plonge dans la réalité. »
Je suis le Funambule.
Je me réveille frustré.
Frustré toute la journée.
Une autre nuit, la deuxième.
Je suis le funambule.
Sur le fil qui relie la vie et la mort,
Je suis un oiseau qui garde la vie.
Fil ou escalier.
Pas à pas ou marche à marche,
Une voix inconnue m’appelle.
J’avance.
Je gagne l'extrémité.
Nouveau record.
Rêve ou coma.

Ayoub

...

Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le funambule.
Celui qui est debout dans le vide.
Le fou qui risque sa vie pour rien.
Qui meurt dans le silence du vide.

Omaïd


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui ressent de la joie, de la peur.
Celui qui, lorsqu’il tombe,
Retombe toujours sur un fil.
Celui qui pense à sa famille.
(Sauf une personne.)
Je suis le Funambule.
Celui qui escalade les plus grands cols.
Celui qui veut réussir un exploit.

Abdoul


Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui pense à terminer au plus vite.
L’éclair est rapide.
L’orage gronde.
Le fil se casse.
Je tombe.
Je pense à mes parents,
A mon grand amour,
A mon enfance.
Je regrette d’avoir fait tant de mal,
Mais j’ai bien vécu.

Lorenzo


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui vole comme un oiseau.
Celui qui va faire se qu’il veut.
Celui qui va au ciel.
Voir la lune.
Voir la mort.
Rêve ou réalité.
Tout se réalise en un claquement de doigt.

Merlie

...

Là.
Je suis le Funambule.
Celui qui veut finir vite.
Finir au bout du fil.
Finir dans ses bras à lui.
Lui qui m’attend au bout du fil.
Lui pour qui je pourrais mourir.
Nuit grise.
Mourir dans ses bras.
Nuit éternelle.
Nuit qui dure, dure,
Qui ne s’arrête pas.
Elle est rouge, ma nuit.
Et mon ciel était gris.
Il a fait revivre le soleil
De sa petite étincelle.
Je suis le Funambule.
A deux doigts de le toucher sans me brûler.
Impression d’avancer à reculons.
Sens inverse des aiguilles d’une montre.
J’avance, j’avance.
Mais lui recule.
Il emporte toute une partie de moi.
Je suis le Funambule.
Mais pas somnambule.
Nuit grise.
Je déambule sur le fil de ma destinée.

Stella


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui avance sur un fil
Et qui tombe.
Qui tombe, tombe dans les pommes.
Coma.
Evanouissement.
(à suivre)

Réda



Je suis le Funambule.
Celui qui est libre.
Tout seul,
Sans personne.
Sans bruit.
Sans parent derrière mon dos.
Fier de voir les autres plus petits que moi.
Je suis le Funambule.
En équilibre,
Perdu dans ses pensées.
Mon esprit s’agite
Mais j’avance malgré tout.

Lynda


Là.
Là-haut.
Seul.
Je suis le Funambule.
Celui qui rigole, qui s’amuse.
Celui qui est heureux, gentil.
Celui qui ressent la peur et la joie mélangées.
Celui qui ressent les sensations du vide et de la solitude.
Je suis le Funambule.
Celui qui avance vers le bonheur
Pour partager sa vie.

Soundouss

...
 


Je suis un homme qui saute, qui danse, qui vole sur un fil,
Des fois j'ai peur.
Je fais des cauchemars la nuit.
Des fois je suis une étoile sur le fil.
Tellement je suis un pro que les hommes me respectent.
J’ai décidé de mettre mon fil en haut du ciel.
Un soir, je suis rentré chez moi pour me reposer.
Mais je n'ai pas réussi à dormir, ; j'avais peur de mourir.
Le lendemain je me suis réveillé.
Je suis parti là où se trouvait mon fil.
Je suis un homme qui saute, qui danse, qui vole sur un fil,
Je monte,
je saute,
je danse,
je vole,
et je repars.
Aujourd’hui, un oiseau m'a gêné.
Je suis tombé de là-haut.
Je suis mort.
Et je me suis réveillé.

Yahya